Impact sur les jeunes
60 % des jeunes se disent inquiets pour leur avenir et le monde dans lequel ils sont destinés à vivre. Mais quel monde au juste ? Cette inconnue ne trouvera de réponse que dans les sages décisions intergouvernementales qui seront prises et souhaitons-le, tenues. Le rapport du GIEC est sans appel. Il pointe du doigt notre réalité, fait le constat des erreurs accumulées depuis des décennies et dresse une perspective peu réjouissante. MAIS, propose également des solutions. Seront-elles suivies ?
Souhaitons-le pour le bien des générations qui vont nous succéder.
Nos jeunes
Leur vision sur le changement climatique
Le changement climatique a des implications importantes pour la santé et l'avenir des enfants et des jeunes, mais ces jeunes se sentent bien impuissants face à nos dérives car ils ont peu de pouvoir pour limiter ces dommages. Ce contexte d'impuissance les rend très vulnérables et les expose à une anxiété climatique accrue.
Des études qualitatives montrent que l'anxiété climatique est associée à des perceptions d'action inadéquate de la part des adultes et des gouvernements, des sentiments de trahison, d'abandon et de blessure morale. L'étude du Lancet Planetary Health offre la première enquête, à grande échelle, un état des lieux sur l'anxiété climatique chez les enfants et les jeunes dans le monde, en lien avec les réponses gouvernementales jugées largement insuffisantes. 10 000 jeunes (âgés de 16 à 25 ans), dans dix pays, ont été interrogés. Des données ont été recueillies sur leurs pensées et leurs sentiments au sujet du changement climatique et sur leur vision face à aux réponses faites par les gouvernements.
59% des jeunes se disent très inquiets et profondément affectés
Le résultat est sans appel, les séquelles psychologiques des personnes interrogées sont bien perceptibles. Elles se disent préoccupées par le changement climatique (59 % très ou extrêmement inquiets, 84 % au moins modérément inquiets). Plus de 50 % se sentent tristes, anxieux, en colère, impuissants, voire impuissants et coupables. Plus de 45% ont déclaré que leurs sentiments, à propos du changement climatique, affectaient négativement leur vie quotidienne et leur fonctionnement, et beaucoup ont signalé un nombre élevé de pensées négatives sur les effets climatiques attendus.
Le préjudice moral a été décrit comme « un signe de santé mentale, pas en termes de trouble… mais comme un signe de conscience vivante ». Cette atteinte inflige des blessures importantes alors que les gouvernements transgressent les croyances morales fondamentales sur les soins, la compassion, la santé planétaire et l'appartenance écologique. Ce sens du personnel, cette perspective collective et écologique se résume dans les propos d'un jeune de 16 ans : « Je pense que c'est différent pour les jeunes. Pour nous la destruction de la planète nous impacte directement à titre personnel.»
Les personnes interrogées ont évalué la réponse des différents gouvernements, inadaptée et négative et ont même fait état d'un sentiment de trahison et d'absence de réconfort. Les corrélations ont indiqué que l'anxiété et la détresse liées au climat étaient liées, de manière significative, à la réponse inadéquate perçue de la part des gouvernements et aux sentiments de trahison associés.
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Un stress psychologique devenu insupportable
Le stress psychologique du changement climatique est également fondé sur des facteurs relationnels ; les études chez les enfants ont démontré qu'ils subissent une couche supplémentaire de confusion, de trahison et d'abandon à cause de l'inaction des adultes vis-à-vis du changement climatique. Les enfants se tournent maintenant vers une action en justice basée sur l'échec des gouvernements qui n'ont pas su protéger les écosystèmes et leur avenir. Cet échec des gouvernements à prévenir les dommages du changement climatique pourrait donc être considéré comme un échec de la responsabilité éthique de prendre soin de l'humain, conduisant à un préjudice moral (les séquelles psychologiques pénibles vécues lorsque l'on commet et/ou l'on est témoin d'actions qui violent des croyances morales ou fondamentales). En mettant en danger et en nuisant aux besoins humains fondamentaux, la crise climatique est aussi une question de droits de l'homme. La détresse de l'anxiété climatique pourrait être considérée comme cruelle, inhumaine, dégradante ou éprouvante.
Les jeunes sont vulnérables et directement affectés par le développement de problèmes de santé mentale et par de multiples facteurs de risque psychosociaux, le manque de services et le stress chronique. Cette crise émergente relève de la santé publique, avec un soutien aux enfants confrontés à un avenir sévèrement endommagé par les perspectives annoncées.
Le changement climatique et les réponses gouvernementales inappropriées face aux enjeux sont associés à l'anxiété et à la détresse climatique chez de nombreux enfants et jeunes dans le monde. Ces facteurs de stress psychologique menacent la santé et le bien-être et pourraient être interprétés comme moralement préjudiciables et injustes. Ce constat souligne le besoin crucial d'augmenter à la fois la recherche et la réactivité des gouvernements.
Source : Lancet Planetary Healt
L'étude a été approuvée par le comité d'éthique de la psychologie de l'Université de Bath